Le livre d’art dans le Japon pré-moderne : l’exemple de deux recueils d’estampes de l’époque Edo

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Par Anne-Charlotte Pivot | Le 7 octobre 2022 | Collections patrimoniales | Iconographie

Au début du 20e siècle, le diplomate aubois Victor Collin de Plancy fait don à la bibliothèque de Troyes d’une partie de sa bibliothèque personnelle. Parmi les documents rapportés de ses voyages en Corée et au Japon : deux recueils d’estampes de l’époque Edo (1603-1868).

Ces recueils d’estampes s’inscrivent dans le courant artistique de l’ukiyo-e (images du monde flottant), très populaire à partir de l’époque pré-moderne pour ses représentations de la vie quotidienne (beauté féminine, théâtre kabuki, érotisme, yokai, geishas, samouraïs). Généralement composés de xylographies (gravures sur bois), comme en atteste ce recueil d’estampes du peintre et dessinateur Katsushita Hokusai (v. 1760 – 1849), ils ont longtemps été considérés comme « vulgaires » par l’élite japonaise avant de connaître un immense succès en Occident à la fin du 19e siècle :

Extrait du recueil d’estampes E-hon du peintre et dessinateur Hokusai (1808)

Dans les collections de la médiathèque, les deux recueils d’estampes conservés s’inscrivent dans la continuité des travaux réalisés par Hokusai. D’auteur inconnu, le premier recueil se présente sous la forme d’un roman accompagné de scènes de la vie quotidienne des samouraïs. Si les représentations guerrières sont fantasmées, il n’en demeure pas moins que ces estampes nous renseignent sur les mœurs japonaises à l’époque Edo. Dans le cas présent, à travers ces figures, ce sont les vertus de la sagesse, de la loyauté et du courage qui sont louées comme préceptes moraux.

Plus atypique, le second recueil se consacre à la représentation de vues urbaines. Probablement plus ancien que le premier, il a la particularité d’être colorisé (technique maîtrisée à partir de la seconde moitié du 18e siècle) et de mettre en valeur l’art de la contemplation. Dépourvu de texte, il semble avoir été composé plus aléatoirement que le premier, reliant une dizaine de planches sur la même thématique, laissant entrevoir une certaine liberté de l’artiste qui l’a réalisé. En effet, l’homogénéité des différentes xylographies laisse à penser que toutes les estampes sont du même auteur. En l’absence d’indication, il est cependant difficile d’identifier avec certitude la cité représentée.

En définitive, le contenu de ces recueils d’estampes témoigne de la grande diversité des thèmes représentés au travers de la technique de l’ukiyo-e, bien que l’analyse de deux pièces ne soit pas suffisamment représentative pour en tirer des conclusions générales.

Pour en savoir plus sur l’histoire de l’estampe japonaise, cliquez ici.

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