C’était il y a 110 ans : le naufrage du Titanic

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Par Caroline Maire | Le 26 août 2022 | Presse

Aux premières heures du 15 avril 1912, le RMS Titanic sombre dans les eaux glaciales de l’Atlantique nord, lors de son voyage inaugural reliant Southampton à New-York. S’il est resté dans les esprits comme l’un des naufrages les plus tragiques de l’histoire maritime, c’est en grande partie grâce au traitement médiatique dont il a fait l’objet, au moment de son départ puis de son naufrage quelques jours plus tard.

Objet de tous les superlatifs (« Géant de la navigation », « le plus énorme qui fût à flot»), le transatlantique construit à Belfast entre 1909 et 1912, est alors le paquebot le plus grand et le plus luxueux jamais imaginé.

A son bord près de 2200 passagers, dont 350 privilégiés qui bénéficient en 1e classe des innovations technologiques et du confort le plus moderne : gymnase, bain turc, piscine, café parisien, électricité et chauffage dans toutes les chambres…

Le 20 avril, le journal L’Illustration publie les photos de quelques-uns de ces espaces.

Quatre jours après son lancement en grandes pompes, la funeste collision avec l’iceberg met un terme à la traversée inaugurale. Il ne faut que 2h40 au somptueux paquebot pour se retrouver englouti par les flots, entrainant avec lui plus de 1500 personnes…

Ironie du sort, en raison de sa périodicité hebdomadaire, l’article de L’Illustration prévu pour couvrir le départ du navire est finalement consacré à son naufrage. En effet, pour la première fois dans l’histoire des médias, le drame va être relayé quasiment en temps réel grâce à une toute jeune invention : le télégraphe sans fil.

C’est ce nouveau moyen de communication qui permet à l’équipe du Titanic d’envoyer des messages de détresse. Captés par d’autres navires, les messages atteignent également les stations de télégraphies à terre, et la nouvelle de la collision se répand comme une trainée de poudre. Elle parvient ainsi à l’agence Associated Press, qui la relaie à son tour.

Pourtant dans les premiers jours qui suivent le naufrage, faits, spéculations et informations contradictoires circulent dans les rédactions du monde entier. S’appuyant sur les dépêches internationales, l’édition du mardi 16 avril du Petit troyen annonce dans le même article : « Londres, 15 avril – Plusieurs dépêches annoncent que le Titanic achève de sombrer […] D’après une dépêche de New-York, un radiogramme d’Halifax annonce que tous les passagers sont sauvés […] Les dernières nouvelles annoncent que le Titanic n’aurait pas sombré. » Dans les colonnes du Petit Journal, titre national, les informations ne sont guère plus précises.

Le Petit Troyen, 15 avril 1912
Le Petit Journal, 15 avril 1912

Parmi les explications à ce cafouillage médiatique, la masse d’informations et la rapidité avec laquelle elles circulent désormais, surprend le monde des médias. Surtout, dans l’esprit de tous, la réputation d’insubmersibilité du navire rend invraisemblable l’idée d’un naufrage.

Y compris peut-être dans l’esprit des passagers et de l’équipage… L’Illustration rapporte ainsi le dernier message adressé par le télégraphiste du Titanic à ses parents, qui se veut rassurant : « Avançons lentement vers Halifax. Navire pratiquement insubmersible. Ne vous inquiétez pas. »

La cruelle réalité dessinée par deux passagers, et publiée dans L’Illustration vingt jours après le drame

Pour aller plus loin :

La Nuit du Titanic : 14-15 avril 1912. Walter Lord. (139952)

Dans les profondeurs du Titanic. Paul-Henry Nargeolet. Harper Collins.

A voir en VOD sur la bibliothèque numérique :

A écouter sur CD :

Titanic : Témoignages des survivants 1935-1980. (Lecture facilitée 640 TIT)

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