Gëorgia Knap, le plus prodigieux Troyen de tous les temps !

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Par Cyril Clausier | Le 27 avril 2016 | Histoire locale | Personnages troyens

Il y a 150 ans, le 25 avril 1866, naissait le plus prodigieux Troyen de tous les temps !

Sa vie et son œuvre sont aujourd’hui très largement méconnues, y compris des Troyens, et les traces de notre génial concitoyen semblent bien modestes. ET POURTANT !! Tous ceux qui ont eu la chance de lire la savoureuse biographie que lui a consacré l’historien local Claude Bérisé, ou encore la truculente autobiographie qu’il « commit » lui-même sous le pseudonyme de Max Taillefer, en sont convaincus : l’inventeur-philanthrope-visionnaire-précurseur-guérisseur-autodidacte-génie universel (aucune mention inutile n’est à rayer !), Gëorgia Knap, mérite de passer enfin à une postérité amplement méritée !

Portrait de Gëorgia Knap, carte postale fonds local cp 2781, Médiathèque du Grand Troyes, photo P. Jacquinot

Fils d’un modeste facteur, orphelin de mère à 13 ans, apprenti mécanicien des Chemins de Fer de l’Est dès l’âge de 14 ans, orphelin de père et soutien de famille à 17 ans, le jeune Knap ne disposait pas de tous les atouts. Mais animé d’une curiosité insatiable, doté d’une grande agilité intellectuelle et d’une imagination débordante, il sut atteindre un niveau de maîtrise étonnant dans les domaines les plus variés. Qu’on en juge par les grandes réalisations qui ont jalonné son existence et que nous allons pour le moment nous contenter de présenter succinctement.

  • En 1888, il crée un atelier de réparation de bicyclettes (à cet emplacement se trouve aujourd’hui la rue Gëorgia Knap à Troyes), et propose bientôt un modèle en kit qui permet d’accéder à moindre coût à un moyen de transport ! Il fait rapidement partie des pionniers de l’aventure automobile. Une « voiturette Knap » est produite à Liège et commercialisée à partir de 1898, et l’ouvrage qu’il publie sur Les secrets de fabrication et de bon fonctionnement des moteurs à essence fait longtemps autorité. N’oubliant aucun moyen de locomotion, le jeune mécanicien met également au point des modèles de motocyclettes dont certaines s’illustrent par des victoires dans les principales épreuves sportives au tournant du siècle !
  • En 1907, il présente la « Villa Féria Électra » aux journalistes locaux éberlués. Il a équipé cette maison du 14 rue Pierre Gauthier de commodités que nous ne connaissons pas encore tous aujourd’hui dans nos foyers modernes : interphone, portail automatique, four, rôtissoire et batteur électriques, lave-vaisselle, lave-linge, alarme anti-incendie et anti-intrusion… mais aussi service à table mécanisé, climatisation parfumée ou brossage automatique des chaussures des visiteurs à leur arrivée !! Une seconde maison électrique verra le jour à Paris.
  • Soucieux d’améliorer les conditions d’existence de la classe ouvrière, Knap lance peu avant la Grande Guerre une société coopérative d’auto-construction : « le Cottage Social ». Sur une période d’une quinzaine d’année, des groupements voient le jour, non seulement à Troyes et aux alentours (on peut voir des maisons Knap rue Auguste Millard et rue La Fontaine à Sainte-Savine), mais aussi dans plusieurs autres départements. Ce projet, aussi bien technique que politique et social, bénéficie de soutiens (notamment du fidèle ami troyen Emile Coué), mais se heurte aussi à des oppositions virulentes. On notera que le célèbre groupement d’auto-constructeurs des Castors ne se développera en France qu’après la Seconde Guerre Mondiale…
  • Arrivé à la quarantaine, notre Troyen s’installe en région parisienne et se lance dans la plus rude des batailles : épouvanté par les outrages du temps sur sa personne, il entreprend de rajeunir ! Une nouvelle fois précurseur, il promeut la prévention par une hygiène de vie irréprochable, met au point une méthode qui évoque fortement l’acupuncture et fonde une clinique dite « Consortium Médical Végétarien » qui rencontre le succès entre 1930 et 1945. Knap n’oublie pas de donner rendez-vous régulièrement aux journalistes afin de leur faire la démonstration de ses progrès personnels en introduisant immanquablement son propos par la formule : « Quand j’étais vieux… » !

Et encore faudrait-il ajouter à tout cela des innovations horticoles et même la composition d’un opéra !
Nous aurons l’occasion et le plaisir de revenir plus en détails sur les réalisations de Gëorgia Knap dans de prochains billets…

Cyril Clausier
Service Développement des Publics / Médiathèque du Grand Troyes

Bibliographie : 
Claude Bérisé,Gëorgia Knap : l’inventeur troyen, Troyes, Les Editions de la Maison du Boulanger, 1995 (plusieurs exemplaires empruntables dans le réseau des médiathèques)
Commandant Max Taillefer, Une énigme vivante, Paris, édition du Cottage Social, 1936 (non empruntable)
Blog à visiter : http://turboflat.blogspot.fr/2011/05/georgia-knap.html

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