Raconter la Science #1 : L’Imago Mundi et le globe terrestre dans la bibliothèque de Clairvaux

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Par Etienne Naddeo | Le 5 octobre 2019 | Manuscrits et incunables

La Fête de la Science se déroule cette année du 5 au 13 octobre avec pour thématique « Raconter la science, imaginer l’avenir ». L’occasion d’éclairer quelques récits et œuvres scientifiques conservés dans les collections de la Médiathèque Jacques Chirac de Troyes.

Une croyance aujourd’hui très répandue et tenace veut que les Hommes du Moyen Age se représentent la Terre plate.

Entre le 12e et le 15e siècle, époque de l’âge d’or de l’abbaye de Clairvaux, une partie de la population en est sans doute encore persuadée ; mais des savants et des érudits savent déjà que la Terre est ronde. La forme du globe est en effet connue dès l’Antiquité grecque : au 2e siècle avant Jésus-Christ, Ptolémée rédige sa Géographie dans laquelle il affirme que la Terre est ronde et que son diamètre est d’environ 33 000 km.

Toujours à la recherche des découvertes les plus récentes, les moines de Clairvaux ont  enrichi leur bibliothèque, sur ce sujet comme sur d’autres : au détour d’un manuscrit qui contient plusieurs textes, on découvre ainsi l’Imago mundi et tous les dessins et schémas l’accompagnant copiés au 15e siècle, précieusement conservés à Clairvaux. Ce manuscrit inscrit au catalogue de la bibliothèque de Clairvaux de 1472 est aujourd’hui conservé à la BIU de Médecine de Montpellier.

 Traité de géographie rédigé par Pierre d’Ailly, peut-être vers 1410, l’Imago mundi est la somme des connaissances de cette époque sur le globe terrestre. Théologien puis cardinal, Pierre d’Ailly a en effet rassemblé de nombreuses sources pour écrire son ouvrage : il s’appuie sur des textes de savants antiques autant que sur les œuvres de ses contemporains comme Jean de Sacrobosco dont la médiathèque conserve également une édition ancienne du Traité de la sphère (1519), entré à Clairvaux en 1787.

 Figurant rapidement parmi les premiers livres imprimés en Europe, le traité de Pierre d’Ailly a connu un grand succès à tel point que Christophe Colomb en possédait un exemplaire. L’ouvrage a passionné le navigateur qui l’a beaucoup annoté et a vu dans les calculs de Pierre d’Ailly la justification de son projet de voyage aux Indes par l’Ouest.

Le manuscrit de Clairvaux a quant à lui été transporté à Montpellier quelques années après la Révolution française où il est conservé à la Bibliothèque interuniversitaire. Numérisé intégralement, il est aujourd’hui visible sur la bibliothèque numérique de la médiathèque !

Comme les manuscrits de Clairvaux, la Mappa mundi d’Albi, représentation du Monde connu au 8e Siècle, a également été inscrite au Registre Mémoire du Monde par l’UNESCO qui distingue les pièces à valeur universelle du patrimoine écrit.

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