Loué soit saint Fiacre !

Par Emmanuelle Minault-Richomme | Le 22 juin 2017 | Livrets de colportage

A la faveur de l’exposition La Bibliothèque bleue dans la cité : un réseau nomade entre le 17e et le 19e siècle, nous nous proposons de faire quelques focus sur la vie quotidienne sous l’Ancien Régime à travers le prisme de la littérature de colportage. Après les Bonnes recettes de la bibliothèque bleue, intéressons-nous au domaine corollaire de la culture des plantes et du jardinage.

Mais comme autrefois pour tirer le meilleur profit de la terre, plaçons-nous sous la protection saint Fiacre !

Source : https://portail.mediatheque.grand-troyes.fr/iguana/www.main.cls?p=*&v=c97386a2-914a-40c2-bd8d-df4c273175e6&t=1497959138996&rtisearch=1&searchProfile=Biblioth%C3%A8que%20Bleue#?asi=0&ai=1&z=-0.5636%2C-0.1611%2C1.7619%2C0.8135 [en ligne : 2017-06-19]

Patron des jardiniers, Fiacre est un des saints les plus populaires de France, généralement représenté avec une bêche. Vénéré en Brie depuis le haut Moyen Age, c’est tout naturellement qu’il a droit à son hagiographie dans la Bibliothèque bleue, qui compte une bonne trentaine de vie de saints pour les éditions troyennes.

Publié pour la première fois en 1717 à Troyes chez la veuve Jacques Oudot, la Vie de saint Fiacre, patron de Brie ; avec des avertissemens [sic] aux Pèlerins connaît une fortune éditoriale relative avec deux nouvelles éditions en 1752 chez la veuve Jean Oudot, puis chez Jean-Antoine Garnier, actif entre 1765 et 1780.

édition de 1752, cote B.Bl 68 [en ligne]

Saint guérisseur venu d’Ecosse, il fonde au VIIe siècle un monastère près de Meaux (Seine-et-Marne) où il accomplit selon la légende des miracles, guérissant en imposant les mains. Il cultivait également des plantes médicinales pour ses malades et des légumes pour les visiteurs.

« Cette vie exemplaire lui attiroit beaucoup de visites[…] Si bien que son petit jardin n’étant point capable de lui fournir ce qui étoit nécessaire pour traiter ses hôtes, il eut recours à saint Faron, duquel dépendait la forêt voisine ; pour obtenir de lui autant de place qu’il en falloit pour agrandir son jardin. Le saint prélat lui accorda volontiers sa demande & lui donna autant de terrain qu’il en pourroit enfermer pendant un jour avec sa bêche […] Le saint jugea bien qu’il ne pourroit acquérir un fort grand espace par le travail en une seule journée, si Dieu ne secondoit son travail d’une manière extraordinaire […] Il obtint de Dieu qu’après avoir marqué avec son bâton l’espace de terre qu’il vouloit ajouter à son jardin, cet espace fut défriché & entouré d’un fossé avec une promptitude & une diligence qui tenoit du prodige. » (op. cit., édition de 1752, p. 9-10 ; en ligne)

imagerie d’Epinal

On comprend bien dès lors que les jardiniers vouent ardemment leur travail à saint Fiacre !

Dans cette même veine, nous nous intéresserons dans un prochain billet aux best-sellers de la Bibliothèque bleue que furent l’Histoire générale des plantes de Léonard Fucus et le Jardinier françois de Nicolas Bonnefons pour herboriser et jardiner. Sans oublier les nombreux almanachs pour « bon semer et planter ».

Mais si vous voulez rapidement en savoir plus, rendez-vous à la médiathèque de Troyes Champagne métropole ce samedi 24 juin, à 17h00, pour une conférence intitulée « Plantes et jardinage d’autrefois dans la Bibliothèque bleue ». On vous y attend nombreux !

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